voici un texte que j'avais rédigé en 2020 au sujet la photographie ambulante en france
Les photographies: Iris Chauveau (sauf mention)
Afghan box camera
Un procédé photographique ancien de retour en France
L’Aghan box camera, street box, camera minutera, lambe-lambe, est un procédé de photographie rudimentaire permettant de réaliser des portraits instantanés à l’argentique noir et blanc.
En France, elle était employée par les photographes
ambulants, petit métier des places parisiennes dans les
années 1920.
Aujourd’hui, c’est une animation de rue qui fait vivre de
nombreuses personnes a travers le monde, notamment
en Espagne, en Amérique du Sud et en Afghanistan.
On assiste à son retour en France depuis 2012.
Elle devient l’outil de travail d’artistes photographes
soucieux de préserver les techniques anciennes de
l’image. C’est une découverte magique quand on la
rencontre pour la première fois.
Par Iris Chauveau
Février 2020
Photographie: Steve McCurry, Kabul, 1992
L’afghan box camera est une chambre photographique artisanale avec
un laboratoire argentique à l’intérieur.
On peut la décrire ainsi: une caisse de bois, hermétique à la lumière,
avec un objectif placé a une extrémité.
Sur l’un des cotés, on créé une ouverture dotée d’un manchon opaque
permettant d’accéder à l’intérieur de la chambre.
A l’avant se trouve un support permettant d’effectuer des
reproductions d’images, une planche de bois fixée devant l’objectif.
A l’intérieur de la chambre se trouve un dépoli mobile, le plus
souvent au format 10x15cm, que l’on peut déplacer sur des rails, afin
d’effectuer la mise au point, en regardant par une petite porte située à
l’arrière de l’appareil.
On y place deux bacs, contenant de la chimie argentique noir et blanc:
le révélateur et le fixateur.
En utilisant du papier argentique, on peut donc réaliser des
photographies à haute définition, en négatif sur papier.
Grâce au banc de reproduction, situé à l’avant de la chambre, on
photographie le négatif, obtenant ainsi l’image finale.
Sa fabrication artisanale est très peu coûteuse permet de démocratiser
des techniques photographiques de haut vol. L’utilisation de papier
photo plutôt que de plans films réduit drastiquement les coûts de
fabrication d’une image.
Ce procédé offre la possibilité de réaliser des images de hautes
qualité, avec un investissement financier minimum, et instantanément
(environ 5 minutes).
Le négatif papier
Le négatif papier est une particularité majeure du fonctionnement du procédé : c’est la première étape pour obtenir l’image finale qui sera en positif.
On photographie le négatif à l’aide d’un banc de reproduction. Et on obtient deux images aux valeurs inversées.
Ce système est à la fois ludique et pédagogique pour comprendre la photographie argentique.
Le retour de la photographie à la chambre de rue en France est principalement lié au travail de Lukas Birk et Sean Foley,
auteurs de l’ouvrage Afghan box camera, ed. Dewi Lewis, 2013.
Ce livre deviendra une référence.
Ils fondent le site internet afghanboxcamera.com, et publient des plans et des vidéos pour construire une Kamra-e-faoree ou afghan box et se lancer dans la photographie ambulante.
Hans Zeeldieb construit sa première chambre de rue en 2012 grâce à ses nombreux échanges avec Lukas Birk et devient ainsi le premier français à exercer ce métier à nouveau.
Il s’installe devant Beaubourg, à Paris tous les étés. On peut
encore l’y voir ponctuellement réaliser des portraits.
Il édite son livre 2 Mississipi, ed. Le Mulet, en 2019 qui regroupe ses portraits réalisés à l’afghan box à travers le monde.
Certains photographes ramènent le procédé d’ Afrique: du Mali, comme Medhi Nedellec et Adrien Tache, vers 2013.
Alain Paris le découvre en 1995 à Madagascar, et construit la sienne 23 ans plus tard.
Sebastien Bergeron fonde Street Box Camera en 2014.
Depuis 2017-2018, une nouvelle génération de photographes ambulants voit le jour : Ben Caponi, Thibaut Piel, Guillaume Koessler, Iris Chauveau, Clément Marion...
Et cela continue en 2019 : Marie Chaloyard, Fakele, Damien Gauthier...